[MM ZOOM] Management 2030 : les 3 grands défis à relever
Au Salon du Management 2025, une douzaine d’experts – chercheurs, DRH, entrepreneurs, philosophes, psychologues du travail – ont partagé leur vision du manager de demain. Leurs réponses, variées et complémentaires, font émerger trois grands enjeux à l’horizon 2030.
1. Préserver la santé physique et mentale
Pour Adrien Chignard, psychologue du travail, le défi majeur du manager sera d’apprendre à durer. « Prendre soin de soi, ce n’est pas de l’égoïsme, c’est de la responsabilité et de la lucidité » précise-t‑il. Laetitia Vitaud souligne que le recul probable de l’âge de la retraite à 70 ans nécessite de repenser nos modes de travail afin qu’ils restent soutenables tout au long de la vie professionnelle. Pour Jérémy Lamri, attirer, développer et fidéliser des talents aux aspirations variées devient crucial… tout en gardant à l’esprit qu’un manager doit éviter de s’épuiser lui-même.
2. Réhumaniser le travail malgré la digitalisation
Pour Vanessa Robert (DRH de l’APEC), l’intelligence artificielle vient bouleverser le travail ainsi que le rôle du manager. « À l’heure de l’IA, la communication orale devient centrale » précise Corentin Eveno, expert en rhétorique. Pour Aurélien Rothstein, CEO d’Engagement et Performance, la force du collectif restera la meilleure réponse à la distance qu’imposent télétravail et digitalisation. « Si nous pensons qu’un outil collaboratif suffit à créer du lien, nous prenons le risque d’aboutir à des résultats dramatiques » met‑il en garde. « La réunion sera l’un des derniers lieux où retrouver de l’humanité » conclut Louis Vareille.
3. Répondre à des attentes variées et spécifiques
Pour Patrick Scharnitzky (AlterNego), le manager de demain devra résoudre une tension majeure : atteindre des objectifs de performance de plus en plus exigeants tout en répondant à des aspirations individuelles fortes en matière de sens, de reconnaissance et de conditions de travail. Bénédicte Tilloy précise : « Il s’agit de faire travailler ensemble des personnes ayant des visions, des besoins et des sensibilités très variés ». Élisabeth Soulié invite à construire la relation avant le contenu : « Les sujets ne préexistent pas à la relation, c’est elle qui permet de les mettre au monde. » Enfin, la philosophe Laura Lange appelle à repenser le lien entre liberté, engagement et autorité : « Comment faire autorité dans un monde où tout pousse à l’horizontalité des rapports ? »